Texte introductif à la Lettre TIC’Édu n°14 consacrée aux images animées
Par Sandra GOLDSTEIN, IA-IPR arts plastiques, académie de Lyon
Grâce
à l’évolution des technologies, collégiens et lycéens ont rapidement
assimilé les outils de réalisation de vidéos (smartphones, caméra Gopro
©,…) et de leur diffusion spontanée (YouTube ©, Facebook ©,…). Mais,
faute de recul critique, ces usages ne s’apparentent que rarement à une
pratique raisonnée et sensible de la vidéo. Dans le même temps, les
artistes contemporains sont de plus en plus nombreux à intégrer des
images animées dans leurs œuvres. Or, alors que le besoin d’éducation à
l’image animée est réel, cette dernière reste une pratique plastique
complexe à traiter dans le cadre du cours d’arts plastiques. Cette
Lettre TIC’Edu propose quelques pistes de réflexion pour guider les
professeurs dans leur enseignement.
D’emblée,
les pratiques plastiques relatives aux images animées confrontent
l’enseignant à la réalité des équipements et des logiciels dont il
dispose dans son établissement, ainsi qu’à ses propres besoins de
formation (maîtrise des logiciels, des techniques…). Ces considérations
immédiates peuvent parfois constituer des freins, voire de premiers
obstacles. Mais la pratique de l’image animée ne se limite pas à celle
de la vidéo. Elle peut recouvrir d’autres usages qui méritent d’être
considérés.
Quelle place convient-il de
réserver à l’image animée dans le cadre de séquences d’enseignement en
arts plastiques ? Comment l’intégrer au même titre que les autres
pratiques ? Quelles problématiques plastiques spécifiques peut-on
envisager ? Si l’on considère les enregistrements des collégiens et des
lycées, on est saisi par leur grande uniformité et souvent leur pauvreté
plastique. Ils sont massivement réalisés, par exemple, sans aucune
considération pour le cadrage, le rythme et le traitement plastique de
l’image. En conséquence, quel dispositif didactique faut-il mettre ne
œuvre pour sensibiliser les élèves à la richesse du langage plastique de
l’image animée ? Comment leur faire percevoir la dimension artistique
de ces créations, qu’ils n’assimilent pas spontanément au champ des
œuvres d’art.
Une autre spécificité de
l’image en mouvement est qu’elle nécessite de confronter le traitement
plastique de chaque image (cadrage, lumière, couleurs…) aux notions
propres à la narration (durée, rythme, ellipse, répétition,
enchainement… ). Il apparait alors que l’analyse de l’image animée, dans
le cadre du cours d’arts plastiques, supposerait une réflexion
didactique spécifique. Elle met en effet en œuvre des situations
d’apprentissage variées permettant la mise en place de phases
d’expérimentations des productions d’images et des dispositifs de leurs
enchainements, d’acquisitions de savoir-faire techniques et
technologiques, de temps d’observation des effets produits lors de la
projection.
Quelques professeurs de
l’académie de Lyon ont répondu favorablement à mon invitation à inscrire
cet objet dans leur pratique d’enseignant au travers de quelques
scénarios pédagogiques expérimentés en classe. À l’occasion des
rencontres et des échanges, nos réflexions se sont principalement
concentrées sur des questionnements relatifs aux procédés susceptibles
de créer des illusions optiques de mouvement, aux outils d’animation
d’images, à la façon dont un montage peut conférer une cohérence à des
images qui se succèdent, mais aussi à la présentation des images
animées.
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