Méta-matics de Jean Tinguely

Jean Tinguely (1925 - 1991), Méta-matic n° 1,1959, métal, papier, crayon feutre, moteur, 96 x 85 x 44 cm, achat, 1976. Numéro d'inventaire : AM 1976-544

Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007

Les machines à dessiner (les premières datent de 1955) sont réellement mises au point par Tinguely en 1959 et développées dans une série de près de vingt « Méta-Matics » jusqu’en 1960. Elles connaissent un franc succès dès la Biennale de Paris de 1959, apparaissant comme les premières pièces de Tinguely à alimenter le débat sur l’art contemporain. N’ayant jamais le même aspect ni la même taille, les « Méta-Matics » sont des « méta-mécaniques » formées d’une roue motrice reliée par des courroies à une ou plusieurs roues qui tournent et entraînent un arbre excentré transmettant à une tige un mouvement irrégulier. L’utilisateur fixe à l’extrémité de cette tige un morceau de craie, un crayon, un stylo à bille ou encore un feutre, qui couvre de traits et de griffonnages le papier posé sur le support prévu à cet effet. Quelques instants plus tard apparaît un dessin dont les motifs se répètent à l’infini. Par ses machines à dessiner, Tinguely veut prouver qu’une œuvre d’art, loin d’être une création définie, achevée, peut engendrer sa propre vie et produire elle-même de l’art. De ce fait, les dessins variant selon la manipulation, il n’y a pas deux dessins identiques – d’où l’importance de la pression du traceur sur le papier, de la fluidité de l’agent colorant ou de la qualité du papier. La machine, le constructeur et l’utilisateur participent à parts égales à l’œuvre, à la fois sculpture, happening et dessin.
Nadine Pouillon 



« Utiliser des machines pour produire automatiquement des œuvres d’art n’est pas nouveau. Sur un point cependant, Tinguely va, avec ses ‹ Machines à dessiner › et ‹ Méta-Matics ›, au-delà de toutes les tentatives antérieures. Les dessins de ses automates sont stylistiquement à la hauteur de son époque. Ils imitent la peinture tachiste, alors très en vogue. ‹ Ces appareils à peindre rendent absurde le tachisme lui-même devenu académique. › » (cit. tinguely.ch)

ici une vidéo 

un cours de l'UTL13 là

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